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- Racine, 'Phèdre' (1677)
Séquence de début d'année en seconde le théâtre du 17e s. à nos jours " Avez-vous de son cœur si peu de connaissance? " Présentation de RACINE Texte intégral Extraits étudiés cours d' introduction Cours sur l' acte I scène 3 par les alexandrins entrée dans la scène par les alexandrins récap rapide La scène de l'aveu par Dominique Blanc, sociétaire de la Comédie française pour Patrice CHEREAU en 2003 Cours sur l' acte II scène 5 Les mises en scène Luc BONDY (1998) Patrice CHEREAU (2003) écrit d'appropriation: le sujet texte additionnel acte V, scène 1 Cours sur l' acte V scène 3 Question de réflexion évaluation de fin de séquence Qu'apprend-on de l'amour dans Phèdre ? corrigé Documentation Documentaire "les grands rôles": Phèdre. Dir. Samuel Doux, ARTE/ Les films d'ici (2008) Mise en sc. version radiophonique, Comédie Française (2016) Version radiophonique de la pièce, dir. artistique Eric Genovèse Comédie Française , 2016 Elsa Lepoivre dans le rôle-titre Dire l'alexandrin racinien par Eric Ruf, administrateur de la Comédie Française RACINE par Alain VIALA Présentation Les passions raciniennes La force du langage et la poésie racinienne Présentation de la tragédie sur Odysseum https://odysseum.eduscol.education.fr/racine-et-sa-phedre Préface de l'auteur Je ne suis point étonné que ce caractère ait eu un succès si heureux du temps d'Euripide, et qu'il ait encore si bien réussi dans notre siècle, puisqu'il a toutes les qualités qu'Aristote demande dans le héros de la tragédie, et qui sont propres à exciter la compassion et la terreur. En effet, Phèdre n'est ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente. Elle est engagée, par sa destinée et par la colère des dieux, dans une passion illégitime, dont elle a horreur toute la première. Elle fait tous ses efforts pour la surmonter. Elle aime mieux se laisser mourir que de la déclarer à personne, et lorsqu'elle est forcée de la découvrir, elle en parle avec une confusion qui fait bien voir que son crime est plutôt une punition des dieux qu'un mouvement de sa volonté. France inter : podcast sur Racine Racine dans ça ne peut pas faire de mal (Guillaume Gallienne avec Ludmila Mikael) https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/ca-peut-pas-faire-de-mal/racine-le-sortilege-du-regard-en-compagnie-de-ludmila-mikael-3728066
- terminale HLP 2024-25
présentation du programme Les sujets tombés en juin 2024 jour 1 jour 2 Premier semestre : la recherche de soi René MAGRITTE, La reproduction interdite , 1937. cf. https://www.boijmans.nl/en/collection/artworks/4232/la-reproduction-interdite Film inaugural, semestre 1: Jane CAMPION, la leçon de piano Corpus étudié question d'interprétation : Chateaubriand question d'interprétation : Jean GENET éducation, émancipation, transmission corpus question d'interprétation sur Victor HUGO entraînement à l'essai : méthode, en classe (durée 2h00) Les expressions de la sensibilité / les métamorphoses du moi sujet du DS ( Albertine disparue ) question d' interprétation littéraire: corrigé Question d'interprétation (tirée du corpus principal) ALBERT CAMUS présentation par Raphaël Enthoven extrait de Noces , "Retour à Tipaza" https://www.youtube.com/watch?v=Ez1Um77yNh4 cf. https://www.radiofrance.fr/franceculture/lisez-noces-d-albert-camus-pour-vous-saouler-de-soleil-et-mediter-en-mediterranee-1476542 question d'interprétation : comment exprimer la parfaite harmonie entre la nature et soi ? corrigé ( HidA ) la nature vue par... ...le plasticien Fabrice HYBER cf. https://www.hyber.tv Témoignage pour la Fondation CARTIER pour l'art contemporain dans le cadre de l'expo "Nous, les arbres" ...l'artiste Eva JOSPIN qui transforme la transformation industrielle de la nature (le carton) en revenant à la nature (la forêt) ...l'artiste Giuseppe PENONE chantre de l'a rte povera : la sensibilité et la symbolique de l'arbre Question d'interprétation à partir de Marguerite YOURCENAR , Les mémoires d'Hadrien (1950) Comment l'écriture rend-elle compte de la sensibilité d'Hadrien? Semestre 2 : l'humanité en question Film charnière semestre 1/ semestre 2 : Ch. PETZOLD, Phoenix Histoire et violence Oeuvre intégrale par extraits : Robert ANTELME, L'espèce humaine (1947) cf. https://lelephant-larevue.fr/thematiques/histoire/levi-antelme-recits-guerre/ Créations, continuités, ruptures L'humain et ses limites
- La GRAMMAIRE au lycée
pour réviser : mémo synthétique sur chaque notion , https://www.lydiablanc.fr/post/la-grammaire-utile-en-seconde pour s'informer des attendus officiels , & pour consulter des manuels et des usuels de référence https://www.lydiablanc.fr/post/grammaire-récap-en-un-coup-d-œil pour s'inspirer des exemples développés par le Ministère https://www.lydiablanc.fr/post/grammaire-au-bac-en-1e
- Olympe de Gouges, DDFC
Le texte-source: la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen Olympe de GOUGES les femmes sous la Révolution française un document vidéo LUMNI présentation d'Olympe de GOUGES par la BNF Présentation par France TV Présentation par Le Grand Palais Textes & analyses texte 1 l'analyse texte 2 l'analyse texte 3 l'analyse Texte de parcours associé Franz FANON, extrait de Les damnés de la terre présentation de FANON texte explication linéaire : cours Ouverture : Jacques COURSIL rendant hommage à Peau noire, masques blancs Lectures Lecture de l' exorde par Julie DEPARDIEU "Homme es-tu capable d'être juste ? ..." Lecture par Anne KESSLER, sociétaire de la Comédie Française Texte paru chez Bordas La statue aux JO, cérémonie d'ouverture, Paris 2024 Proposition de lecture cursive le bal des folles
- CORNEILLE, Le menteur
" Mensonge et comédie " Problématiser le mensonge Les connotations du mensonge Mensonge, affabulation, fiction les fake news Présentation de CORNEILLE Ressources ministérielles éduscol parcours "mensonge et comédie" ra24_lycee_gt_1_corneille_menteur_oeuvreparcours_mensongecomedie.pdf la vérité du mensonge ra24_lycee_gt_1_corneille_menteur_mensongecomedie_veritedumensonge.pdf Les multiples visages du mensonge ra24_lycee_gt_1_corneille_menteur_mensongecomedie_multiplesvisagesmensonge.pdf De la comédia à la comédie ALARCON Séquence étudiée (contient: textes, textes complémentaires, sujet de dissertation de fin de séquence) Parcours associé : L'illusion comique (II, 5), tirade de Matamore Le texte Explication linéaire n°1 version-prof: acte I sc. 5 Etude linéaire version n°1bis , réalisée en classe Texte 1 de la pièce étudiée: acte I scène 5 la tirade de DORANTE Etude linéaire n°2: acte III sc. 5 Etude linéaire n°3 : acte IV sc. 3 Décor de la pièce Le menteur de la place des Tuileries (adjacente au Louvre, palmais royal) à la Place royale (actuelle place des Vosges, dans le Marais, lieu chic et moderne pour l'époque où résident les Scudéry, Mme de Sévigné, ou encore Marion Delorme ... (NOTA BENE les arcades et leurs jeux de dissimulation, ombres et lumières, permettront les quiproquis du III, 5 -scène au balcon-) Distribution et première didascalie chez ALARCON Chez CORNEILLE Une mise en scène théâtre du Lyon Vision de la pièce par Alain Françon, metteur en scène Extrait de la note d'intention par Julien GAUTHIER , metteur en scène du Menteur donné au TNP de Villeurbanne (2017) Le projet de l’auteur fut d’anoblir la comédie pour s’adresser au public de la Cour, dont la morale chrétienne cohabitait avec les esprits « libéraux ». La pièce s’adresse à un public raffiné où la vraise blance de l’action annonce l’avènement de « La Grande Comédie » dont Molière affirmera le style et ne cachera pas s’être inspiré « du style lumineux du Menteur ». Corneille s’attache d’avantage à la dimension romanesque de l’œuvre qu’à son aspect comique. On y verra l’histoire d’un jeune homme prêt à tout pour obtenir le cœur de Clarice : une scène de balcon nocturne, un duel, un faux mariage… La représentation du Menteur au Théâtre du Marais à Paris en 1643 provoquera la querelle du Menteur pour sa conclusion fort douce avec son héros, dont la morale eut préféré plus de sévérité. Corneille écrira ensuite La suite du Menteur où Dorante est jugé plus sévèrement pour rassurer les inquiétudes bienséantes de la Cour ; ce qui nous rappelle la querelle du Cid, suivi de la représentation d’Horace connue pour être la pièce de la réconciliation avec le roi. La pièce est étonnamment libre et subversive, d’autant plus qu’elle ouvre un miroir sur l’acteur : Dorante se fait passer pour un autre, invente avec délectation et panache des histoires extravagantes, se vante de meurtres qu’il n’a pas commis. Miroir aussi du langage au théâtre, car c’est par la langue que le personnage s’invente, qu’il jubile. La morale de l’histoire n’est pas qu’il ne faut pas mentir, mais que si l’on ment, il faut le faire bien. Première scène, mise en sc. par Nicolas BRIANCON "Je suis un mensonge qui dit toujours la vérité" (Jean COCTEAU )
- HLP cours de première
5Cours spécial pour Le programme de la spécialité HLP en première Semestre 1 les pouvoirs de la parole cf. https://odysseum.eduscol.education.fr/la-rhetorique-et-les-pouvoirs-de-la-parole Support de cours : textes & devoirs Supports iconographiques et vidéo de la séquence Le discours judiciaire Les avocats au prétoire vus par Honoré Daumier Les avocats à la cour d'assise (v.1830-1840) L'avocat peut-il défendre l'indéfendable? https://www.youtube.com/watch?v=iyrj7IAz_rw Cicéron contre Verrès et Catilina https://odysseum.eduscol.education.fr/ciceron Ci-dessus : statue de Cicéron au Palais de Justice-Cour de cassation de Rome. Le réquisitoire de Robert BADINTER contre la peine de mort (1981) https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/abolition-de-la-peine-de-mort La parole argumentative Antigone contre Créon chez SOPHOCLE CRÉON Et tu as osé transgresser mes lois ? ANTIGONE Ce n'est pas Zeus qui les avait proclamées, Ni la Justice qui siège à côté de Dieux infernaux ; Ce ne sont pas ces lois qu'ils ont fixées pour les hommes : Et je ne pensais pas que tes proclamations fussent assez fortes Pour permettre à un homme, à un simple mortel, De transgresser les lois non écrites et immuables des Dieux. Elles ne datent ni d'aujourd'hui, ni d'hier, Elles sont toujours En vigueur, et nul ne sait depuis quand elles existent. Je n'allais, pas moi, céder à la crainte qu'inspire un homme, Quel qu'il soit, et avoir à en répondre devant les Dieux ; Je savais qu'il me fallait mourir - comment l'ignorer ? - Même si tu n'avais fait aucune proclamation. Si je meurs Avant mon heure, je dis que j'ai tout à y gagner ; Quiconque est plongé dans d'innombrables malheurs Durant sa vie, comment n'aurait-il rien à gagner en mourant ? Pour ma part, subir un tel sort, cela ne représente pour moi Aucune souffrance ; mais si j'avais accepté qu'un enfant Né de ma mère soit à sa mort privé de sépulture, C'eût été pour moi une souffrance ; ceci n'en représente aucune. S'il te semble que je commets une folie, Il se peut que je sois traitée de folle par un fou. La rhétorique argumentative Le discours oratoire (selon Cicéron) Un exemple de discours efficace : Dominique de Villepin, 2003 à l'ONU https://www.ohchr.org/fr/statements/2009/10/default-title-35 le plaidoyer du Ministre des Affaires étrangères de la France à l'ONU en faveur de la paix La parole comme arme JP SARTRE "L'écrivain engagé sait que la parole est action ; il sait que dévoiler, c'est changer et qu'on ne peut dévoiler le monde qu'en projetant de le changer…Il sait que les mots sont des pistolets chargés." Simone VEIL : éloge des Justes (2007) https://www.fondationshoah.org/nos-autres-initiatives/hommage-de-la-nation-aux-justes-de-france La parole séductrice La parole d'autorité, le discours magistral REMBRANDT, La leçon d'anatomie (1632) Question d'interprétation: comment la parole magistrale est-elle ici valorisée? La parole trompeuse: MOLIERE, Dom Juan (1665) Extrait de l'acte II sc. 4 CHARLOTTE , à Dom Juan. Dites. MATHURINE , à Dom Juan. Parlez. DOM JUAN , embarrassé, leur dit à toutes deux . Que voulez-vous que je dise ? Vous soutenez également toutes deux que je vous ai promis de vous prendre pour femmes. Est-ce que chacune de vous ne sait pas ce qui en est, sans qu’il soit nécessaire que je m’explique davantage ? Pourquoi m’obliger là-dessus à des redites ? Celle à qui j’ai promis effectivement n’a-t-elle pas en elle-même de quoi se moquer des discours de l’autre, et doit-elle se mettre en peine, pourvu que j’accomplisse ma promesse ? Tous les discours n’avancent point les choses ; il faut faire et non pas dire, et les effets décident mieux que les paroles. Aussi n’est-ce rien que par là que je vous veux mettre d’accord, et l’on verra, quand je me marierai, laquelle des deux a mon cœur. ( Bas à Mathurine .) Laissez-lui croire ce qu’elle voudra. ( Bas, à Charlotte. ) Laissez-la se flatter dans son imagination. ( Bas à Mathurine .) Je vous adore. ( Bas, à Charlotte. ) Je suis tout à vous. ( Bas à Mathurine .) Tous les visages sont laids auprès du vôtre. ( Bas, à Charlotte .) On ne peut plus souffrir les autres quand on vous a vue. J’ai un petit ordre à donner ; je viens vous trouver dans un quart d’heure. CHARLOTTE , à Mathurine. Je suis celle qu’il aime, au moins. MATHURINE . C’est moi qu’il épousera. La parole qui fait mal : Célimène dans le II, 5 du Misanthrope Version comédie Française, mise en sc. Clément Hervieu-Léger, Célimène par Adeline d'Hermy, sociétaire de la Comédie Fr. La parole vaine (travail à la maison/ activité de cours) Questions posées pour guider la lecture et la compréhension de ces 5 fables, laquelle est la plus comique? la plus tragique? la plus surprenante? la plus dérangeante ? Devoir (maison) Quelles sont les différentes morales de "L'homme et la couleuvre"? La parole qui manipule l'art du pathos ou quand toute la conviction repose sur de la persuasion: l'affirmation du conséquent / sophisme de la fausse cause : Les "stratagèmes" rhétoriques selon (Schopenhauer via ) la linguiste Laelia VERON Ou comment connaître les ressorts de la rhétorique pour se libérer des emprises https://www.dailymotion.com/video/x8ddtx4 Autre exemple de manipulation rhétorique , la tautologie : https://www.dailymotion.com/video/x84ovaj La parole qui trahit RACINE, Phèdre (1677), acte II sc.5 HIPPOLYTE Je vois de votre amour l'effet prodigieux. Tout mort qu'il est, Thésée est présent à vos yeux ; Toujours de son amour votre âme est embrasée. PHÈDRE Oui, Prince, je languis, je brûle pour Thésée. Je l'aime, non point tel que l'ont vu les enfers, Volage adorateur de mille objets divers, Qui va du dieu des morts déshonorer la couche ; Mais fidèle, mais fier, et même un peu farouche, Charmant, jeune, traînant tous les cœurs après soi, Tel qu'on dépeint nos dieux et tel que je vous vois. Il avait votre port, vos yeux, votre langage, Cette noble pudeur colorait son visage Lorsque de notre Crète il traversa les flots, Digne sujet des vœux des filles de Minos. Que faisiez vous alors ? Pourquoi, sans Hippolyte, Des héros de la Grèce assembla-t-il l'élite ? Pourquoi, trop jeune encor, ne pûtes-vous alors Entrer dans le vaisseau qui le mit sur nos bords ? Par vous aurait péri le monstre de la Crète, Malgré tous les détours de sa vaste retraite. Pour en développer l'embarras incertain, Ma sœur du fil fatal eût armé votre main. Mais non, dans ce dessein je l'aurais devancée : L'amour m'en eût d'abord inspiré la pensée. C'est moi, Prince, dont l'ultime secours Vous eût du labyrinthe inspiré les détours. Que de soins m'eût coûtés cette tête charmante ! Un fil n'eut point assez rassuré votre amante. Compagne du péril qu'il vous fallait chercher, Moi-même devant vous j'aurais voulu marcher, Et Phèdre au labyrinthe avec vous descendue Se serait avec vous retrouvée, ou perdue. HIPPOLYTE Dieux ! qu'est-ce que j'entends ? Madame, oubliez-vous Que Thésée est mon père et qu'il est votre époux ? Extrait de la mise en scène de Luc BONDY (2007), avec Valérie DREVILLE dans le rôle-titre : Etude du double langage de Phèdre: LACLOS, Les liaisons dangereuses (1782) lettre 56 de la Présidente de Tourvel au Vicomte de Valmont Question d'interprétation: en quoi cette lettre de rupture est-elle ambiguë ? À quoi vous servirait, Monsieur, la réponse que vous me demandez ? Croire à vos sentiments ; ne serait-ce pas une raison de plus pour les craindre ? et sans attaquer ni défendre leur sincérité, ne me suffit-il pas, ne doit-il pas vous suffire à vous-même, de savoir que je ne veux ni ne dois y répondre ? Supposé que vous m'aimiez véritablement (et c'est seulement pour ne plus revenir sur cet objet, que je consens à cette supposition), les obstacles qui nous séparent en seraient-ils moins insurmontables ? [...] Cessez donc, je vous en conjure, cessez de vouloir troubler un coeur à qui la tranquillité est si nécessaire ; ne me forcez pas à regretter de vous avoir connu. Chérie et estimée d'un mari que j'aime et respecte, mes devoirs et mes plaisirs se rassemblent dans le même objet. Je suis heureuse, je dois l'être. S'il existe des plaisirs plus vifs, je ne les désire point. Je ne veux pas les connaître. En est-il de plus doux que d'être en paix avec soi-même, de n'avoir que des jours sereins, de s'endormir sans trouble, et de s'éveiller sans remords ? Ce que vous appelez le bonheur, n'est qu'un tumulte des sens, un orage des passions dont le spectacle est effrayant, même à le regarder du rivage. Eh ! comment affronter ces tempêtes ? comment oser s'embarquer sur une mer couverte des débris de mille et mille naufrages ? Et avec qui ? Non, Monsieur, non je reste à terre ; je chéris les liens qui m'y attachent. Je pourrais les rompre que je ne le voudrais pas ; si je ne les avais, je me hâterais de les prendre. Pourquoi vous attacher à mes pas ? pourquoi vous obstiner à me suivre ? Vos Lettres, qui devaient être rares, se succèdent avec rapidité. Elles devaient être sages, et vous ne m'y parlez que de votre fol amour. Vous m'entourez de votre idée, plus que vous ne le faisiez de votre personne. Écarté sous une forme, vous vous reproduisez sous une autre. Les choses qu'on vous demande de ne plus redire, vous les redites seulement d'une autre manière. Vous vous plaisez à m'embarrasser par des raisonnements captieux ; vous échappez aux miens. Je ne veux plus vous répondre, je ne vous répondrai plus. Et comme vous traitez les femmes que vous avez séduites ! avec quel mépris vous en parlez ! Je veux croire que quelques-unes le méritent : mais toutes sont-elles donc si méprisables ? Ah ! sans doute, puisqu'elles ont trahi leurs devoirs pour se livrer à un amour criminel. De ce moment, elles ont tout sacrifié. Ce supplice est juste, mais l'idée seule en fait frémir. Que m'importe, après tout ? pourquoi m'occuperais‑je d'elles ou de vous ? de quel droit venez-vous troubler ma tranquillité ? Laissez-moi, Monsieur, laissez-moi, ne me voyez plus, ne m'écrivez plus, je vous en prie ; je l'exige. Cette Lettre est la dernière que vous recevrez de moi. De …, ce 5 septembre 17**. Evaluation de fin de séquence: essai Essai de littérature La parole est-elle, comme l'écrit Jean-Paul SARTRE dans Qu'est-ce que la littérature? , "un pistolet chargé"? Essai de philosophie Toute parole est-elle bonne à dire? Semestre 2 les représentations du monde se représenter le monde ypus Orbis Terrarum , 1584 : carte du monde, eau-forte colorée de Franz Hogenbergh, Musée national du château, Pau fascination & découverte Exotisme & lieux communs? Le cas Gauguin Progrès, civilisation & domination (ou Comment l'enfer est pavé des meilleures intentions européocentristes) CONDORCET. ESQUISSE D’UN TABLEAU HISTORIQUE DES PROGRES DE L’ESPRIT HUMAIN . (posth. 1795) "Dixième époque. Des progrès futurs de l’Esprit humain" Si l’homme peut prédire, avec une assurance presque entière, les phénomènes dont il connaît les lois ; si lors même qu’elles lui sont inconnues, il peut, d’après l’expérience du passé, prévoir avec une grande probabilité les événements de l’avenir ; pourquoi regarderait-on comme une entreprise chimérique, celle de tracer, avec quelque vraisemblance, le tableau des destinées futures de l’espèce humaine d’après les résultats de son histoire. Le seul fondement de croyance dans les sciences naturelles est cette idée que les lois générales, connues ou ignorées, qui règlent les phénomènes de l’Univers, sont nécessaires et constantes ; et par quelle raison ce principe serait-il moins vrai pour le développement des facultés intellectuelles et morales de l’homme que pour les autres opérations de la nature ? Enfin, puisque des opinions formées d’après l’expérience du passé, sur des objets du même ordre, sont la seule règle de la conduite des hommes les plus sages, pourquoi interdirait-on au philosophe d’appuyer ses conjectures sur cette même base, pourvu qu’il ne leur attribue pas une certitude supérieure à celle qui peut naître du nombre, de la constance, de l’exactitude des observations ? Nos espérances, sur l’état à venir de l’espèce humaine, peuvent se réduire à ces trois points importants : la destruction de l’inégalité entre les nations, les progrès de l’égalité dans un même peuple ; enfin, le perfectionnement réel de l’homme. Toutes les nations doivent-elles se rapprocher un jour de l’état de civilisation où sont parvenus les peuples les plus éclairés, les plus libres, les plus affranchis de préjugés, tels que les Français et les Anglo-Américains ? Cette distance immense qui sépare ces peuples de la servitude des nations soumises à des rois, de la barbarie des peuplades africaines, de l’ignorance des Sauvages, doit-elle peu-à-peu s’évanouir ? Y a-t-il, sur le globe, des contrées dont la nature ait condamné les habitants à ne jamais jouir de la liberté, à ne jamais exercer leur raison ? Cette différence de lumières, de moyens ou de richesses, observée jusqu’à présent chez tous les peuples civilisés, entre les différentes classes qui composent chacun d’eux ; cette inégalité, que les premiers progrès de la société ont augmentée et pour ainsi dire produite, tient-elle à la civilisation même, ou aux imperfections actuelles de l’art social ? Doit-elle continuellement s’affaiblir pour faire place à cette égalité de fait, dernier but de l’art social, qui, diminuant même les effets de la différence naturelle des facultés, ne laisse plus subsister qu’une inégalité utile à l’intérêt de tous, parce qu’elle favorisera les progrès de la civilisation, de l’instruction et de l’industrie, sans entraîner ni dépendance, ni humiliation, ni appauvrissement ? En un mot, les hommes approcheront-ils de cet état, où tous auront les lumières nécessaires pour se conduire d’après leur propre raison dans les affaires communes de la vie, et la maintenir exempte de préjugés ; pour bien connaître leurs droits et les exercer d’après leur opinion et leur conscience ; où tous pourront, par le développement de leurs facultés, obtenir des moyens sûrs de pourvoir à leurs besoins ; où enfin, la stupidité et la misère ne seront plus que des accidents, et non l’état habituel d’une portion de la société ? Enfin, l’espèce humaine doit-elle s’améliorer, soit par de nouvelles découvertes dans les sciences et dans les arts, et par une conséquence nécessaire, dans les moyens de bien-être particulier et de prospérité commune ; soit par des progrès dans les principes de conduite et dans la morale pratique ; soit enfin par le perfectionnement réel des facultés intellectuelles, morales et physiques, qui peut être également la suite, ou de celui des instruments qui augmentent l’intensité ou dirigent l’emploi de ces facultés, ou même de celui de l’organisation naturelle. En répondant à ces trois questions, nous trouverons, dans l’expérience du passé, dans l’observation des progrès que les sciences, que la civilisation ont faits jusqu’ici, dans l’analyse de la marche de l’esprit humain et du développement de ses facultés, les motifs les plus forts de croire que la nature n’a mis aucun terme à nos espérances. notre monde, un monde, des mondes utopies https://essentiels.bnf.fr/fr/societe/concevoir-les-societes/9f51c898-fef2-40d3-b180-2ab046568757-utopies et à propis de Thomas MORE https://www.youtube.com/watch?v=BWcKVMEJY14 Christine de PIZAN, La cité des dames (14e s.) V. COMMENT LA DEUXIEME DAME REVELA A C HRISTINE SON NOM ET SON ETAT, AINSI QUE L ’ AIDE QU ’ ELLE LUI APPORTERAIT POUR ELEVER LA CITE DES DAMES Cette dame venait à peine d’achever son discours que la seconde, sans que je puisse intervenir, enchaîna de la sorte : “ Je m’appelle Droiture. J’habite davantage au ciel que sur terre, et la lumière de Dieu resplendit en moi qui suis la messagère de sa bonté. Je fréquente les justes et les encourage à faire le Bien, à rendre à chacun ce qui lui appartient au mieux de leur pouvoir, à dire et à défendre la vérité, à soutenir le droit des pauvres et des innocents, à ne point usurper le bien d’autrui, à justifier les calomniés. Je suis le bouclier et la défense de ceux qui servent Dieu ; je fais obstacle à la force et à la puissance des méchants. C’est par moi que Dieu révèle ses secrets à ceux qu’il aime ; je suis leur avocate au ciel. Je fais récompenser les peines et les bienfaits. En guise de sceptre, je tiens en ma main droite ce trait resplendissant qui est la droite règle départageant le bien du mal et le juste de l’injuste : qui la suit ne s’égarera point. Les justes se rallient à ce bâton de paix et y prennent appui ; les méchants en sont battus et frappés. Que dire de plus ? On trace les limites de toute chose avec cette règle, car elle abonde en vertus. Sache qu’elle te sera utile pour mesurer les constructions de la Cité que tu dois élever : tu en auras bien besoin pour les bâtiments, pour ériger les grands temples ; construire et dessiner les palais, les maisons et toutes les halles, les rues et les places, et pour t’aider en tout ce qui est nécessaire au peuplement d’une cité. Je suis venue pour t’aider, et tel sera mon rôle. Si le diamètre et la circonférence des murs de clôture te semblent grands, il ne faut point t’en émouvoir ; avec l’aide de Dieu et la nôtre, tu les achèveras et en combleras l’espace de belles demeures et de magnifiques hôtels, sans qu’il y demeure le moindre terrain vague. ” Du BELLAY, Les regrets (1558) Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme cestuy là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d’usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge ! Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison, Reverrai-je le clos de ma pauvre maison, Qui m’est une province, et beaucoup davantage ? Plus me plaît le sejour qu’on bâti mes aïeux, Que des palais Romains le front audacieux, Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine : Plus mon Loire Gaulois, que le Tibre Latin, Plus mon petit Liré, que le mont Palatin, Et plus que l’air marin la douceur Angevine. Relecture parodique au 18e s. : VOLTAIRE, Candide , chap.30 (1759) Candide, en retournant dans sa métairie, fit de profondes réflexions sur le discours du Turc. Il dit à Pangloss et à Martin : « Ce bon vieillard me paraît s'être fait un sort bien préférable à celui des six rois avec qui nous avons eu l'honneur de souper. -- Les grandeurs, dit Pangloss, sont fort dangereuses, selon le rapport de tous les philosophes : car enfin Églon, roi des Moabites, fut assassiné par Aod ; Absalon fut pendu par les cheveux et percé de trois dards ; le roi Nadab, fils de Jéroboam, fut tué par Baaza ; le roi Éla, par Zambri ; Ochosias, par Jéhu ; Athalia, par Joïada ; les rois Joachim, Jéchonias, Sédécias, furent esclaves. Vous savez comment périrent Crésus, Astyage, Darius, Denys de Syracuse, Pyrrhus, Persée, Annibal, Jugurtha, Arioviste, César, Pompée, Néron, Othon, Vitellius, Domitien, Richard II d'Angleterre, Édouard II, Henri VI, Richard III, Marie Stuart, Charles Ier, les trois Henri de France, l'empereur Henri IV ? Vous savez... -- Je sais aussi, dit Candide, qu'il faut cultiver notre jardin. -- Vous avez raison, dit Pangloss : car, quand l'homme fut mis dans le jardin d'Éden, il y fut mis ut operaretur eum, pour qu'il travaillât, ce qui prouve que l'homme n'est pas né pour le repos. -- Travaillons sans raisonner, dit Martin ; c'est le seul moyen de rendre la vie supportable. » Toute la petite société entra dans ce louable dessein ; chacun se mit à exercer ses talents. La petite terre rapporta beaucoup. Cunégonde était à la vérité bien laide ; mais elle devint une excellente pâtissière ; Paquette broda ; la vieille eut soin du linge. Il n'y eut pas jusqu'à frère Giroflée qui ne rendît service ; il fut un très bon menuisier, et même devint honnête homme ; et Pangloss disait quelquefois à Candide : « Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin, si vous n'aviez pas été chassé d'un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l'amour de Mlle Cunégonde, si vous n'aviez pas été mis à l'Inquisition, si vous n'aviez pas couru l'Amérique à pied, si vous n'aviez pas donné un bon coup d'épée au baron, si vous n'aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d'Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches. -- Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. » D'autres mondes, d'autres univers? Des Essais , Livre I, chapitre XXXI : "Des cannibales" Or je trouve, pour revenir à mon propos, qu'il n'y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu'on m'en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage ; comme de vrai, il semble que nous n'avons autre mire de la vérité et de la raison que l'exemple et idée des opinions et usages du pays où nous sommes. Là est toujours la parfaite religion, la parfaite police, parfait et accompli usage de toutes choses. Ils sont sauvages, de même que nous appelons sauvages les fruits que nature, de soi et de son progrès ordinaire, a produits : là où, à la vérité, ce sont ceux que nous avons altérés par notre artifice et détournés de l'ordre commun, que nous devrions appeler plutôt sauvages. En ceux-là sont vives et vigoureuses les vraies et plus utiles et naturelles vertus et propriétés, lesquelles nous avons abâtardies en ceux-ci, et les avons seulement accommodées au plaisir de notre goût corrompu. Et si pourtant, la saveur même et délicatesse se trouve à notre goût excellente, à l'envi des nôtres, en divers fruits de ces contrées à sans culture. Ce n'est pas raison que l'art gagne le point d'honneur sur notre grande et puissante mère Nature. Nous avons tant rechargé la beauté et richesse de ses ouvrages par nos inventions que nous l'avons du tout étouffée. Si est-ce que, partout où sa pureté reluit, elle fait une merveilleuse honte à nos vaines et frivoles entreprises, “Le lierre pousse mieux spontanément, l'arboulier croît plus beau dans les antres solitaires, et les oiseaux chantent plus doucement sans aucun art. Michel TOURNIER, Vendredi ou les limbes du Pacifique (1967) Vendredi a appris assez d'anglais pour comprendre les ordres de Robinson. Il sait défricher, labourer, semer, herser, repiquer, sarcler, faucher, moissonner, battre, moudre, bluter, pétrir et cuire. Il trait les chèvres, fait cailler le lait, ramasse les oeufs de tortue, les fait cuire mollet, creuse des rus d'irrigation, entretient les viviers, piège les bêtes puantes, calfate la pirogue, ravaude les vêtements de son maître, cire ses bottes. Le soir, il endosse une livrée de laquais et assure le service du dîner du Gouverneur. Puis il bassine son lit et l'aide à se dévêtir avant de s'aller lui-même étendre sur une litière qu'il tire contre la porte de la résidence et qu'il partage avec Tenn. Vendredi est d'une docilité parfaite. En vérité il est mort depuis que la sorcière a dardé son index noueux sur lui. Ce qui a fui, c'était un corps sans âme, un corps aveugle, comme ces canards qui se sauvent en battant des ailes après qu'on leur a tranché la tête. Mais ce corps inanimé n'a pas fui au hasard. Il a couru rejoindre son âme, et son âme se trouvait entre les mains de l'homme blanc. Depuis, Vendredi appartient corps et âme à l'homme blanc. Tout ce que son maître lui ordonne est bien, tout ce qu'il défend est mal. Il est bien de travailler nuit et jour au fonctionnement d'une organisation délicate et dépourvue de sens. Il est mal de manger plus que la portion mesurée par le maître. Il est bien d'être soldat quand le maître est général, enfant de choeur quand il prie, maçon quand il construit, valet de ferme quand il se consacre à ses terres, berger quand il se préoccupe de ses troupeaux, rabatteur quand il chasse, pagayeur quand il vogue, porteur quand il voyage, guérisseur quand il souffre, et d'actionner pour lui l'éventail et le chasse-mouches. Il est mal de fumer la pipe, de se promener tout nu et de se cacher pour dormir quand il y a à faire. Mais si la bonne volonté de Vendredi est totale, il est encore très jeune, et sa jeunesse fuse parfois malgré lui. Alors il rit, il éclate d'un rire redoutable, un rire qui démasque et confond le sérieux menteur dont se parent le gouverneur et son île administrée. Robinson hait ces explosions juvéniles qui sapent son ordre et minent son autorité. C'est d'ailleurs le rire de Vendredi qui provoqua son maître à lever la main sur lui pour la première fois. Vendredi devait répéter après lui les définitions, principes, dogmes et mystères qu'il prononçait. Robinson disait : Dieu est un maître tout-puissant, omniscient, infiniment bon, aimable et juste, créateur de l'homme et de toutes choses . Le rire de Vendredi fusa, lyrique, irrépressible, blasphématoire, aussitôt éteint, écrasé comme une flamme folle par une gifle retentissante. C'est que cette évocation d'un Dieu à la fois si bon et si puissant lui avait paru amusante en face de sa petite expérience de la vie. Qu'importe, il répète maintenant d'une voix entrecoupée de sanglots les mots que lui mâche son maître. Installation vidéo In pursuit of Venus (infected) par Lisa REIHANNA https://www.arte.tv/fr/videos/104466-012-A/philosophie/ l'homme et l'animal : une pseudo altérité? LA BOETIE, Discours sur la servitude volontaire Celui qui vous maîtrise tant, n'a que deux yeux, n'a que deux mains, n'a qu'un corps, et n'a autre chose que ce qu'a le moindre homme du grand nombre infini de vos villes ; sinon qu'il a plus que vous tous c'est l'avantage que vous lui faites, pour vous détruire. D'où il a pris tant d'yeux, dont vous épie-t-il, si vous ne les lui donnez ? Comment a-t-il tant de mains pour vous frapper, s'il ne les prend de vous? Les pieds dont il foule vos cités, d'où les a-t-il, s'ils ne sont les vôtres ? Comment a-t-il aucun pouvoir sur vous, que par vous autres mêmes? Comment vous oserait-il courir sus, s'il n'avait intelligence avec vous ? Que pourrait-il faire, si vous n'étiez receleurs du larron qui vous pille ? Complices du meurtrier qui vous tue et traîtres de vous-mêmes ? Vous semez vos fruits, afin qu'il en fasse le dégât. Vous meublez et remplissez vos maisons pour fournir à ses voleries, vous nourrissez vos filles, afin qu'il ait de quoi saoûler sa luxure ; vous nourrissez vos enfants, afin qu'il les mène pour le mieux qu'il leur fasse, en ses guerres ; qu'il les mène à la boucherie ; qu'il les fasse les ministres de ses convoitises et les exécuteurs de ses vengeances, vous rompez à la peine vos personnes, afin qu'il se puisse mignarder en ses délices, et se vautrer dans les sales et vilains plaisirs. Vous vous affaiblissez, afin de le faire plus fort et roide, à vous tenir plus courte la bride ; et de tant d'indignités, que les bêtes mêmes, ou ne sentiraient point, ou n'endureraient point, vous pouvez vous en délivrer, si vous essayez, non pas de vous en délivrer, mais seulement de le vouloir faire. Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres. [...] il n'y a rien au monde de plus contraire à la nature, toute raisonnable, que l'injustice. La liberté est donc naturelle ; c'est pourquoi, à mon avis, nous ne sommes pas seulement nés avec elle, mais aussi avec la passion de la défendre. Et s'il s'en trouve par hasard qui en doutent encore — abâtardis au point de ne pas reconnaître leurs dons ni leurs passions natives —, il faut que je leur fasse l'honneur qu'ils méritent et que je hisse, pour ainsi dire, les bêtes brutes en chaire, pour leur enseigner leur nature et leur condition. Les bêtes, Dieu me soit en aide, si les hommes veulent bien les entendre, leur crient : « Vive la liberté ! » Plusieurs d'entre elles meurent aussitôt prises. Tel le poisson qui perd la vie sitôt tiré de l'eau, elles se laissent mourir pour ne point survivre à leur liberté naturelle. Si les animaux avaient entre eux des prééminences, ils feraient de cette liberté leur noblesse. D'autres bêtes, des plus grandes aux plus petites, lorsqu'on les prend, résistent si fort des ongles, des cornes, du bec et du pied qu'elles démontrent assez quel prix elles accordent à ce qu'elles perdent. Une fois prises, elles nous donnent tant de signes flagrants de la connaissance de leur malheur qu'il est beau de les voir alors languir plutôt que vivre, et gémir sur leur bonheur perdu plutôt que de se plaire en servitude. Que veut dire d'autre l'éléphant lorsque, s'étant défendu jusqu'au bout, sans plus d'espoir, sur le point d'être pris, il enfonce ses mâchoires et casse ses dents contre les arbres, sinon que son grand désir de demeurer libre lui donne de l'esprit et l'avise de marchander avec les chasseurs : à voir s'il pourra s'acquitter par le prix de ses dents et si son ivoire, laissé pour rançon, rachètera sa liberté ? Nous flattons le cheval dès sa naissance pour l'habituer à servir. Nos caresses ne l'empêchent pas de mordre son frein, de ruer sous l'éperon lorsqu'on veut le dompter. Il veut témoigner par là, ce me semble, qu'il ne sert pas de son gré, mais bien sous notre contrainte. Que dire encore ? « Même les bœufs, sous le joug, geignent, et les oiseaux, en cage, se plaignent. [....] » Ainsi donc, puisque tous les êtres qui ont la faculté de sentir sentent systématiquement le mal de la sujétion, et courent après la liberté, puisque les bêtes qui pourtant sont faites pour le service de l’homme ne peuvent s’accoutumer à servir qu’en protestant d’un désir contraire, quelle malchance a donc eu lieu qui a pu dénaturer l’homme, seul né véritablement pour vivre libre, au point de lui faire perdre le souvenir de son être premier, et le désir de le retrouver ? CYRANO de BERGERAC, Histoire comique des États et Empires du Soleil , 1662. Plaidoyer fait au Parlement des oiseaux, les Chambres assemblées, contre un animal accusé d’être homme. [Une perdrix nommée Guillemette la Charnue, blessée par la balle d’un chasseur, a demandé devant un tribunal réparation « à l’encontre du genre humain ».] « Examinons donc, messieurs, les difficultés de ce procès avec toute la contention (1) de laquelle nos divins esprits sont capables. « Le nœud de l’affaire consiste à savoir si cet animal est homme et puis en cas que nous avérions qu’il le soit, si pour cela il mérite la mort. « Pour moi, je ne fais point de difficultés qu’il ne le soit, premièrement, par un sentiment d’horreur dont nous nous sommes tous sentis saisis à sa vue sans en pouvoir dire la cause; secondement, en ce qu’il rit comme un fou; troisièmement, en ce qu’il pleure comme un sot; quatrièmement, en ce qu’il se mouche comme un vilain; cinquièmement, en ce qu’il est plumé comme un galeux; sixièmement, en ce qu’il a toujours une quantité de petits grès carrés dans la bouche qu’il n’a pas l’esprit de cracher ni d’avaler; septièmement, et pour conclusion, en ce qu’il lève en haut tous les matins ses yeux, son nez et son large bec, colle ses mains ouvertes la pointe au ciel plat contre plat, et n’en fait qu’une attachée, comme s’il s’ennuyait d’en avoir deux libres; se casse les deux jambes par la moitié, en sorte qu’il tombe sur ses gigots; puis avec des paroles magiques qu’il bourdonne, j’ai pris garde que ses jambes rompues se rattachent, et qu’il se relève après aussi gai qu’auparavant. Or, vous savez, messieurs, que de tous les animaux, il n’y a que l’homme seul dont l’âme soit assez noire pour s’adonner à la magie, et par conséquent celui-ci est homme. Il faut maintenant examiner si, pour être homme, il mérite la mort. « Je pense, messieurs, qu’on n’a jamais révoqué en doute que toutes les créatures sont produites par notre commune mère, pour vivre en société. Or, si je prouve que l’homme semble n’être né que pour la rompre, ne prouverai-je pas qu’en allant contre la fin de sa création, il mérite que la nature se repente de son ouvrage ? « La première et la plus fondamentale loi pour la manutention (2) d’une république, c’est l’égalité; mais l’homme ne la saurait endurer éternellement : il se rue sur nous pour nous manger; il se fait accroire que nous n’avons été faits que pour lui; il prend, pour argument de sa supériorité prétendue, la barbarie avec laquelle il nous massacre, et le peu de résistance qu’il trouve à forcer notre faiblesse, et ne veut pas cependant avouer à ses maîtres, les aigles, les condors, et les griffons, par qui les plus robustes d’entre eux sont surmontés. « Mais pourquoi cette grandeur et disposition de membres marquerait-elle diversité d’espèce, puisque entre eux-mêmes il se rencontre des nains et des géants ? « Encore est-ce un droit imaginaire que cet empire dont ils se flattent; ils sont au contraire si enclins à la servitude, que de peur de manquer à servir, ils se vendent les uns aux autres leur liberté. C’est ainsi que les jeunes sont esclaves des vieux, les pauvres des riches, les paysans des gentilshommes, les princes des monarques, et les monarques mêmes des lois qu’ils ont établies. Mais avec tout cela ces pauvres serfs ont si peur de manquer de maîtres, que comme s’ils appréhendaient que la liberté ne leur vînt de quelque endroit non attendu, ils se forgent des dieux de toutes parts, dans l’eau, dans l’air, dans le feu, sous la terre. 1. contention : effort, application. 2. manutention : maintien. VOLTAIRE, Dictionnaire philosophique (1764) : "Bêtes" Quelle pitié, quelle pauvreté, d’avoir dit que les bêtes sont des machines privées de connaissance et de sentiment, qui font toujours leurs opérations de la même manière, qui n’apprennent rien, ne perfectionnent rien, etc. ! Quoi ! cet oiseau qui fait son nid en demi-cercle quand il l’attache à un mur, qui le bâtit en quart de cercle quand il est dans un angle, et en cercle sur un arbre ; cet oiseau fait tout de la même façon ? Ce chien de chasse que tu as discipliné pendant trois mois n’en sait-il pas plus au bout de ce temps qu’il n’en savait avant les leçons ? Le serin à qui tu apprends un air le répète-t-il dans l’instant ? n’emploies-tu pas un temps considérable à l’enseigner ? n’as-tu pas vu qu’il se méprend et qu’il se corrige ? Est-ce parce que je te parle que tu juges que j’ai du sentiment, de la mémoire, des idées ? Eh bien ! je ne te parle pas ; tu me vois entrer chez moi l’air affligé, chercher un papier avec inquiétude, ouvrir le bureau où je me souviens de l’avoir enfermé, le trouver, le lire avec joie. Tu juges que j’ai éprouvé le sentiment de l’affliction et celui du plaisir, que j’ai de la mémoire et de la connaissance. Porte donc le même jugement sur ce chien qui a perdu son maître, qui l’a cherché dans tous les chemins avec des cris douloureux, qui entre dans la maison, agité, inquiet, qui descend, qui monte, qui va de chambre en chambre, qui trouve enfin dans son cabinet le maître qu’il aime, et qui lui témoigne sa joie par la douceur de ses cris, par ses sauts, par ses caresses. Des barbares saisissent ce chien, qui l’emporte si prodigieusement sur l’homme en amitié ; ils le clouent sur une table, et ils le dissèquent vivant pour te montrer les veines mésaraïques. Tu découvres dans lui tous les mêmes organes de sentiment qui sont dans toi. Réponds-moi, machiniste, la nature a-t-elle arrangé tous les ressorts du sentiment dans cet animal, afin qu’il ne sente pas ? a-t-il des nerfs pour être impassible ? Ne suppose point cette impertinente contradiction dans la nature. l'altérité pour exister soi? https://www.arte.tv/fr/videos/104466-011-A/philosophie/
- L'année scolaire 2024-25 en bref
Généralités Contact l ydia.blanc [at] ac-aix-marseille [point] fr Réunions et RDV réunion parents-professeurs de seconde: mardi 17 sept 2024, 17h; réunion parents-professeurs de première: jeudi 19 sept 2024, 17h; réunion parents-professeurs de terminale : jeudi 03 octobre sur RDV, le lundi 13h-14h Matériel De quoi écrire, pas besoin du manuel numérique en classe ; ordinateurs et tablettes autorisés pour consulter les textes et noter le cours ; Mise à disposition le plus souvent des textes au format pdf en ligne même si l'achat et la manipulation des œuvres intégrales en première est très encouragée ; Tous les documents de cours sont stockés dans "ressources pédagogiques") ou dans les liens Drive ci-dessous. Evaluations en seconde et en première : environ 3 évaluations/semestre avec commentaire et/ou dissertation ("question de réflexion" en seconde). en terminale HLP : 2 évaluations/semestre (une question d'interprétation notée + un essai noté) délai de réalisation 2 semaines minimum, délai de correction 10 j. max. mise à disposition sur PRONOTE du corrigé téléchargeable avec la note (pièce jointe au format pdf ) coefficientées (classe x2 ; maison x1 ; oral ou grammaire x0,5 ; bac blanc x3) * * * PROGRAMME ANNUEL DE SECONDE Programme annuel pour la classe 207 Version numérique des textes au programme merci de cliquer sur les liens actifs RONSARD, Anthologie, "Mignonne allons-voir si la rose.." RACINE, Phèdre BM KOLTES, Dans la solitude des champs de coton Tanguy VIEL, Article 353 du code pénal Albert CAMUS, L'exil et le royaume lien Drive vers les supports de cours https://drive.google.com/drive/folders/11LPf0W2n7JlthMoXldodfXEmQq2RSnx3?usp=drive_link * * * Programme annuel pour la classe 106 Version numérique des textes au programme merci de cliquer sur les liens actifs COLETTE, Sido suivi des Vrilles de la vigne CORNEILLE, Le menteur RABELAIS, Gargantua PONGE, La rage de l'expression NOTA BENE au bac blanc et bac oral de juin, il revient à chaque candidat de disposer de l'œuvre intégrale en version imprimée, sans aucune annotation personnelle. Cours sur les textes au programme (cliquer sur l'auteur) COLETTE CORNEILLE RABELAIS PONGE lien Drive vers les textes & documents de cours https://drive.google.com/drive/folders/1x3_FFTMVUxIz4uhczHirfWeopBgNEHv4?usp=drive_link Programmation des devoirs-maison pour info, les sujets 2023-24 TERMINALE spé HLP Les épreuves de spé, écrit 2024 métropole Washington Présentation de la spé HLP en terminale Présentation de l'épreuve de grand oral Le planning annuel Les œuvres étudiées ( pdf ) pour accéder à la version numérisée , cliquer sur : semestre 1, extraits des Mémoires d'Hadrien https://drive.google.com/file/d/13BVyie0ht-DLqGEpFXDoAWJkFwJUcC-j/view?usp=drive_link semestre 2, L'espèce humaine MicroDuby Pour retrouver les supports de cours français, HLP du MicroDuby 2024-25 : https://drive.google.com/drive/folders/1dqFoDoIyYiXNSZN7HQGdSoiP-WGVJFtq?usp=sharing
- Colette
Sido suivi de Les vrilles de la vigne Édition de référence : Présentation L'enfance: la maison de Sido Colette féministe ? Première approche par Antoine COMPAGNON , prof. au Collège de France Cliquer sur l'image ci-dessous pour accéder aux podcasts de France inter Le corpus: genèse des œuvres par Fr. MAGET, pdt des Amis de Colette Évolution de son style Entendre le texte par Guillaume GALLIENNE , de la Comédie Française Corpus étudié 2022-23 textes en voie générale voie techno, session 2023: Sido, extrait du chap. "le capitaine" L'explication linéaire Sido , "Adrienne" (voie générale, session 2023) 20 24-25 , voie générale Etudes linéaires Parcours associé BALZAC, extrait du Lys dans la vallée (1836) explication linéaire Début de Sido Apprentissage du commentaire à partir de Sido version synthétique de l'explication linéaire version détaillée Les Vrilles de la vigne , " Nuit blanche " linéaire synthétique réalisée en classe (durée 2h00) linéaire développée (rédigée) Les vrilles de la vigne , " à marée basse " version détaillée version synthétique réalisée en classe (en 2h) Lecture cursive proposée 20 22-23 BALZAC, Etudes de femmes (1832, 1842) dans les Scènes de la vie de province "La grenadière" en particulier 20 23-24, 24-25 cf. Écouter Les Années d'Annie Ernaux en podcast sur France Culture ( radiofrance.fr ) Evaluations en voie générale 20 22-23 Commentaire Texte-support du commentaire Sujet Proposition de corrigé Dissertation sur œuvre 2022-23 corrigé 2023-24 Sujet pour le 21 décembre 2023 Choisir, noter ce qui fut marquant, garder l'insolite, éliminer le banal, ce n'est pas mon affaire, puisque la plupart du temps, c'est l'ordinaire qui me pique et me vivifie. » (COLETTE, Le Fanal bleu , 1949). Dans les deux œuvres étudiées, dans quelle mesure le monde célébré par Colette est-il « ordinaire » ? Corrigé DEVOIR SUR TABLE: corrigé 20 24-25 corrigé Etude transversale EAF 20 23 sujet métropole , juin 2023 sujet Amérique du Nord , juin 2023 Enseigner Colette en première: enjeux et stratégies Diaporama ( formation académique du 20/10/2022)
- Ronsard, Sonnets à Cassandre
Présentation de RONSARD Maison de Ronsard Les 4 textes étudiés sonnet 12 Explication DM de lecture DM de grammaire Corrigé sonnet 27 Questions préparatoires Explication sonnet 60 Explication sonnet 104 Explication Ronsard & La Pléiade dans l' Histoire littéraire d' Alain VIALA Histoire des arts BOTTICELLI, La primavera (v.1480) version francophone version italienne Question de réflexion de fin de séquence
- Grammaire en un coup d’œil
LE PERIMETRE DE LA QUESTION La question de grammaire est un temps obligatoire (2') de fin de première partie d'oral aux EAF. La question de grammaire porte sur un texte étudié. Elle se limite à une question de repérage/explication du phénomène, voire de manipulation/transformation (l'examinateur peut intervenir pour relancer le candidat), et porte sur une phrase. Elle doit mettre en oeuvre 1 des 7 notions à l'examen, toutes les notions, même celles abordées dès la seconde, étant convocables. et Pour réviser via PADLET
- Hélène Dorion, "Mes forêts" (B. Doucey, 2021)
Première approche Présentation par Olivier Barbarant, Inspecteur général des Lettres, poète, pour la plateforme ministérielle Eduscol : download (education.fr) et notamment : Mais le livre d’Hélène Dorion à son tour ne se réduit pas à une évocation : il rend compte d’une recherche, fondée sur les liens d’une extériorité (dont on sait qu’elle rejoint l’étymologie du mot «forêt») à une intériorité – à l’intime, qui, en nous rappelant que nous sommes parties prenantes de la nature, enseigne une possible habitation poétique de la terre. Loin de s’opposer, dehors et dedans se conjoignent, et découvrent, par une vigilante écoute du «bruissement du temps», une promesse de vie : «je suis cette ramille qui frémit/au bout du vide. Trace un invisible chemin/vers l’horizon». Le parcours permet ainsi de mettre en lumière les éléments fondamentaux du livre. La constance de la nature dans l’histoire de la poésie n’est cependant pas rectiligne : ce que les poètes y ont cherché a pris des formes et connu des ambitions diverses, parmi lesquelles le parcours invitera, par quelques compléments, à mieux situer l’œuvre étudiée, qui aux dires d’Hélène Dorion elle-même, ne relève en rien de la bucolique. Site web de l'auteure Livres | Hélène Dorion (helenedorion.com) Son discours de réception à l'Académie des lettres du Québec page consacrée à Mes forêts Mes forêts [œuvre inscrite au programme du baccalauréat français] | Hélène Dorion (helenedorion.com) page de l'éditeur Editions Bruno Doucey (editions-brunodoucey.com) Le communiqué de l'éditeur Corpus étudié Présentation générale L'auteure & son œuvre, problématisation du parcours la nature, la poésie, l'intime problématisation du parcours Titre, composition & extensions musicales : le paratexte du recueil Groupement complémentaire introductif le motif de la forêt dans les arts & les lettres (sélection) Interviews Interview avec le journaliste canadien Winston McQuade : Sa rencontre avec la poésie Entretien avec K. Elkaïm pour le Festival international des écrits de femmes (2022, France) à la Maison de la poésie (2022) Lectures Lecture de "Mes forêts" par l'auteure "L'écorce incertaine" court-métrage de Sira CHAYER L'œuvre mes forêts sont un long passage pour nos mots d’exil et de survie un peu de pluie sur la blessure un rayon qui dure dans sa douceur et quand je m’y promène c’est pour prendre le large vers moi-même Les 5 poèmes intitulés "Mes forêts" dans le recueil Etude du texte 1 le texte l'analyse linéaire Etude du texte 2 Analyse linéaire Etude linéaire du texte 3 Texte de parcours associé le texte Le découpage en mouvements L'étude linéaire complète Etude transversale Dissertation sur œuvre sujets à rendre le 14 novembre (et non le 07 novembre) compte-rendu du devoir Corrigé rédigé du sujet 1 Corrigé du sujet 2 Accompagnement musical Collaboration poésie/musique avec Julia KENT pour découvrir l'univers musical de la violoncelliste Playlist Mes forêts (Spotify) Evaluations Devoir de commentaire : François CHENG corrigé rédigé Autour de l'œuvre : influences & inspirations Lionel RAY Philippe Jaccottet Lorand Gaspar Gustave Roud Rainer Maria Rilke Walt Whitman Annie Dillard Sylvia Plath Lecture cursive proposée Histoire des arts Van GOGH, Sous-bois (1890) Musée d'art moderne de Cincinnatti, USA Fabrice HYBER cf. expo Nous les arbres, fondation Cartier (2020) « Réinvention de la forêt. » 2022. Fusain, peinture à l’huile et pastel sur toile. 220X300 cm. Collection de l’artiste. © Fabrice Hyber/Adagp Paris 2022 Fabrice Hyber sur la "forêt" qu'il a plantée lui-même: « Cette forêt compte aujourd'hui une multitude d'essences, des séquoias que j'ai semés quand j'étais gamin, des frênes, saules, pins, acacias, marronniers, noisetiers, poiriers sauvages, des merisiers… et même des palmiers. Il y a aussi des chênes qui ont trois cents ans », explique l'artiste-entrepreneur qui reçoit dans son fief, au nord de La Rochelle. « J'aime particulièrement le cormier [le sorbier domestique] qui donne un bois rose extrêmement dur utilisé pour faire des outils ou des engrenages de moulins à vent. » Eva JOSPIN Musée de la chasse et de la nature, installation "la forêt", Paris, 2012 Etude sur Mes forêts (Aix-Marseille, 2023) Livret réalisé par les classes 102 & 104 (2024, lycée Duby, Aix-Marseille) avec le concours de l'IA-IPR F. GHERMAN
- Jean-Luc Lagarce
Séquence théâtre, EAF 2021-2024 parcours "Crise personnelle, crise familiale". Plan de séquence (2020-21) Groupement complémentaire introductif Lecture cursive proposée: le Tartuffe Le Tartuffe, théâtre à la table, Comédie Française https://www.youtube.com/watch?v=ISzpB9gk2gg Étude transversale sous l'angle "crise familiale, crise personnelle" Synthèse de l'étude transversale La pièce étudiée: Juste la fin du monde Présentation : l'auteur & de son œuvre. Modernité théâtrale? Lecture à la table (Comédie Française, 2020) Étude des titres successifs de la pièce Les 3 extraits étudiés 2020-21 2021-2022 2023-24 Études linéaires La tirade de Catherine linéaire synthétique (en classe) linéaire bis (rédigée) Addendum Entrée dans la tirade de Catherine par la grammaire Découpage de l'extrait en mouvements Le premier monologue de Louis (première partie, sc. 5) Le second monologue de Louis (première partie, sc. 10) (année 2020-21) extrait 2. (2024) Suzanne le découpage en mouvements Extrait 3. Antoine explose (Seconde partie, sc.2) étude linéaire synthétique (réalisée avec les élèves, en classe) étude linéaire bis rédigée grammaire à partir de la tirade d'Antoine Découpage de l'extrait en mouvements Mises en scène mise en sc. François BERREUR (2008) Un extrait du discours de Catherine ("les rois de France") adaptation ciné par Xavier DOLAN un extrait de repas familial houleux ... Etudes transversales La famille La voiture Le retour du fils https://eduscol.education.fr/odysseum/le-retour-la-maison-et-la-force-du-lien-fraternel https://eduscol.education.fr/odysseum/une-dramaturgie-de-lellipse Interview d'une actrice de la pièce par Chloé DABERT (2018), Suliane BRAHIM (de la Comédie Française) à propos de JL LAGARCE : JL LAGARCE héritier de BM KOLTES? Texte de parcours associé Le conflit frère /soeur dans Le retour au désert (1988), acte I, tableau 2. ADRIEN. - Tu as voulu fuir la guerre et, tout naturellement, tu es venue vers la maison où sont tes racines ; tu as bien fait. La guerre sera bientôt finie et bientôt tu pourras retourner en Algérie, au bon soleil de l'Algérie. Et ce temps d'incertitude dans laquelle nous sommes tous, tu l'auras traversé ici, dans la sécurité de cette maison. MATHILDE. - Mes racines? Quelles racines? Je ne suis pas une salade ; j'ai des pieds et ils ne sont pas faits pour s'enfoncer dans le sol. Quant à cette guerre-là, mon cher Adrien, je m'en fiche. Je ne fuis aucune guerre ; je viens au contraire la porter ici, dans cette bonne ville, où j'ai quelques vieux comptes à régler. Et, si j'ai mis si longtemps à venir régler ici ces quelques comptes, c'est que trop de malheurs m'avaient rendue douce ; tandis qu'après quinze années sans malheur les souvenirs me sont revenus, et la rancune, et le visage de mes ennemis. ADRIEN. - Des ennemis, ma sœur ? Toi ? Dans cette bonne ville ? L'éloignement a dû fortifier encore ton imagination, qui pourtant n'était pas faible; et la solitude et le soleil brûlant de l'Algérie te brouiller la cervelle. Mais si, comme je le crois, tu es venue ici contempler ta part d'héritage pour repartir ensuite, eh bien, contemple, vois comme je m'en occupe bien, admire comme je l'ai embellie, cette maison, et, lorsque tu l'auras bien regardée, touchée, évaluée, nous préparerons ton départ. MATHILDE. - Mais je ne suis pas venue pour repartir, Adrien, mon petit frère. J'ai là mes bagages et mes enfants. Je suis revenue dans cette maison, tout naturellement, parce que je la possède; et, embellie ou enlaidie, je la possède toujours. Je veux, avant toute chose, m'installer dans ce que je possède. ADRIEN. - Tu possèdes, ma chère Mathilde, tu possèdes : c'est très bien. Je t'ai payé un loyer, et j'ai considérablement donné du prix à cette masure. Mais tu possèdes, d'accord. Ne commence pas à me mettre en colère, ne commence pas à chicaner. Mets, je te prie, un peu de bonne volonté. Recommençons notre bonjour, car tout cela est mal parti. MATHILDE. - Recommençons, mon vieil Adrien, recommençons. [...] cours sur le texte étude linéaire: découpage en mouvements L'auteur https://www.solitairesintempestifs.com/auteurs/lagarce-jean-luc https://www.francetvinfo.fr/culture/spectacles/theatre/la-troupe-de-jean-luc-lagarce-rejoue-quot-la-cantatrice-chauvequot-26-ans-apres-la-creation_3357193.html en 1991 et en 2017 Editeur (http://www.solitairesintempestifs.com/historique.html ) Jeudi 9 janvier 1986, Aoste, (Italie) 20h20 Étrange mélancolie, oui. Pas de désespoir intempestif incontrôlé, non, seulement mélancolique, solitaire (bientôt vingt-neuf ans). Jean-Luc Lagarce, Journal, Cahier X Créées en 1992 par Jean-Luc Lagarce et François Berreur au sein du Théâtre de la Roulotte, compagnie Jean-Luc Lagarce. L'écrit étant le centre du travail de création de la compagnie et celle-ci ne disposant pas de lieu pour défendre des écritures qui semblaient novatrices, c'est devant le constat que l'écriture d'Olivier Py ne trouvait pas d'éditeur que la décision fut prise de passer à l'acte et de créer une maison d'édition : Les Solitaires Intempestifs. Suite au décès de Jean-Luc Lagarce, en 1995, le Théâtre de la Roulotte est mis en liquidation judiciaire. En 1998, une nouvelle structure (SARL) les Solitaires Intempestifs est créée et rachète le fonds éditorial (6 titres). Elle a publié depuis plus de 300 textes sous la direction éditoriale de François Berreur. Pour la petite histoire... Les Solitaires Intempestifs est le titre d'un collage réalisé par Jean-Luc Lagarce en 1987 qui portait le titre initial de 1957-1987 avec le sous-titre Et comble d'injustice, les jeunes gens d'aujourd'hui sont plus beaux que nous ne l'étions. Ce n'est qu'en 1992 que Jean-Luc Lagarce trouva les moyens financiers de réaliser ce spectacle. L'idée "d'avoir trente ans" avait disparu – Jean-Luc Lagarce est né en 1957 – et restait, peut-être, présent comme la promesse d'une nouvelle histoire, le personnage de l'écrivain dans Par les villages de Peter Handke, et les paroles de Nova : (...) dans vos crises de désespoir vous avez peut-être constaté que vous n'êtes pas du tout désespérés. Désespérés, vous seriez déjà morts. On ne peut pas renoncer ; ne jouez donc pas les solitaires intempestifs : car si vous continuez à avoir de l'inclination pour vous-mêmes, ne voyez-vous pas dans l'abandon où vous êtes une lueur des dieux ? Une vie, une œuvre (France Culture) JL LAGARCE vu par... Michel RASKINE Tiago Rodrigues Juste la fin du monde (Comédie Française, 2009) Mise en scène M. RASKINE, prologue par PL CALLIXTE Dernière production inspirée de LAGARCE: Christophe HONORE Coprod. TNB/Odéon/Criée, 2020, "Les idoles" Note d'intention du metteur en scène: Je n’ai plus vingt ans. Aujourd’hui, j’aimerais évoquer ces jours étranges… Comment durant quelques années, ceux que j’avais choisis comme modèles pour ma vie, mes amours, mes idées se rangèrent tous du côté de la mort. Comment le Sida brûla mes idoles. Je n’ai plus vingt ans et j’aimerais faire un spectacle qui raconte le manque mais qui espère aussi transmettre. Un spectacle pour répondre à la question : Comment danse-t-on après ? Christophe Honoré EVALUATIONS DM de dissertation sur œuvre 2023 Fr. BERREUR (cf. dossier SCEREN/CNDP, 2008) voyait dans le théâtre lagarcien un "équilibre" de "tensions". Ce jugement vous semble-t-il applicable à la pièce étudiée, Juste la fin du monde? Corrigé Entraînement à la dissertation sur oeuvre DM 2024 Exemples de sujets de dissertation METROPOLE, sujet de septembre (session dite "de remplacement") sujet Asie 2023 DM de commentaire Corrigé