(poésie) Senghor
Téléchargeable au format pdf, la séquence poésie SENGHOR, Hosties noires (oeuvre intégrale par extraits).
Un groupement préparatoire
ce panorama présentatif et représentatif de ce genre complexe qu'est la poésie. Il s'agira, avec le professeur en classe, lors de la phase de découverte et de présentation du genre, de problématiser la séquence , mais ce document pourra s'avérér également (fort) utile en vue de préparer le devoir n°6 (ci-dessous).
Se préparer aux questions d'oral (2nde partie, dite "entretien")
Comment définir "la poésie"?
Comment comprendre Michel Houellebecq lorsqu'il affirme en une du quotidien Libération le 02 avril 2013 que "le monde est indigne de la poésie"?
Comment comprenez-vous le choix qui opéré pour l'affiche du printemps des poètes édition 2014 (ci-dessous) ?
Senghor a été taxé d'écrivain "engagé". Est-ce légitime, normal, justifié, efficace quand on est poète que de vouloir s'engager?
Pourquoi selon vous les gens lisent-il (si) peu de poésie?
Qu'en est-il de la poésie contemporaine? Quels sont les grands poètes francophones vivants? Quel type de poésie font-ils?
La "Négritude": comment la définir? Quelle est son actualité aujourd''hui (années 2000)?
La Négritude n'est-elle que littéraire?
Trouve-t-on des équivalents de la Négritude francophone dans d'autres aires linguistico-culturelles?
Pourquoi le professeur a-t-il choisi Senghor pour la séquence poésie, selon vous?
Le genre poétique
Deux images qui questionnent le genre poétique
cette image que je donne souvent en oral ou oraux de bac : il s'agit de la Une du quotidien national Libération parue le 02 avril 2013
Autre image à interroger, l'affiche du Printemps des poètes 2014
j'ai demandé en oral blanc à des candidats dubitatifs -alors qu'il n'y a franchement pas de quoi- "pourquoi lui?"
Non, les poètes ne sont pas tous morts, ni tous drogués...
On trouvera ici au format pdf une interview récente (mars 2014) d'un des poètes contemporains parmi les plus fameux, dans l'hebdomadaire culturel Télérama: Jacques ROUBAUD
interview de Jacques ROUBAUD, mathématicien ET poète (vivant et en bonne santé, merci).
De même, Philippe JACCOTTET (qui était au programme des terminales L en 2011) vient d'entrer à la prestigieuse collection de la Pléiade pour ses oeuvres complètes (entrée dans la Pléiade toute fraîche, datant de février 2014).
Dans la série "bon à méditer"
voici le discours du Nobel de Saint-John Perse le poète français récepteur du Nobel en 1960 et dont toute l'oeuvre poétique est parue chez Gallimard.
Les devoirs-maison
Le sujet de devoir n°6 (dissertation) de la séquence: à rendre pour le lundi 07 avril 2014 (1ES4, 1S2) ou le mardi 08 avril 2014 (1ESL) sur feuille.
Dans La poésie comme l'amour (1998), le poète et critique Jean-Michel MAULPOIX écrit :
Qu’est-ce, en effet, qui, mieux que l’amour, est affaire d’élection et de lien, sinon la poésie qui, comme lui, « risque tout sur des signes ». Tout autant qu’une affaire élective de mots isolés et choisis, extraits de la langue commune et en quelque manière rendus irremplaçables, la langue est dans le poème une affaire de tropes, d’images, de métaphores, c’est-à-dire un vaste système de transferts, de transports et de correspondances : tissages, tissu, réseau de signes. Les choses y comparaissent, « les unes grâce aux mots des autres ».
En vous appuyant sur les poèmes étudiés en cours ou fréquentés au fil de vos lectures personnelles, vous expliciterez l’affirmation de Jean-Michel Maulpoix et vous réfléchirez aux enjeux de la poésie.
Le sujet de devoir n°7 (devoir de type-bac)
à rendre pour le tout début mai 2014 , le sujet du devoir 7, téléchargeable au format pdf.
Césaire sur la Négritude, sur Senghor . Césaire qui lit son poème "dyali"
La négritude & les droits civiques
En peinture,
JM BASQUIAT: cf. ce lien fourni par les galleries GAGOSIAN qui exposent et promeuvent Basquiat depuis plusieurs décennies à travers le monde.
Sciences politique & sociologie
Le cas "Angela Davis"
héroïne des droits civiques aux USA, longtemps emprisonnée pour ses combats,
ici conférence donnée à l'univ. de CHICAGO:
une interview d'Angela DAVIS pour Channel 4 :
Le contexte historique autour de Hosties noires
Le recueil Hosties noires (1948) s'inscrit dans le contexte douloureux de l'après-guerre, d'autant plus difficile pour Senghor qu'il a fait partie des "tirailleurs sénégalais", c'est-à-dire des troupes coloniales embarquées dans le conflit mondial et maltraité ensuite par une détention ressentie comme absurde au lieu du rapatriement attendu (que ce soit à la démobilisation de 1940 ou bien à la libération de 1944). La non-reconnaissance de cette contribution de guerre, les conditions de détention, le traitement réservé aux troupes noires-africaines a en partie généré ce recueil qui mélange lyrisme, épique mais aussi donc polémique.
Pour mieux saisir l'arrière-fond événementiel et historique qui sous-tend une partie du discours de Senghor dans notre recueil, je conseille pour ceux qui s'intéressent à l'histoire coloniale,
deux références accessibles:
la participation du jeune historien aixois Julien FARGETTAS ici invité par France Inter:
https://www.franceinter.fr/emissions/la-marche-de-l-histoire/la-marche-de-l-histoire-04-juillet-2012
Armelle MABON résume ici ses recherches, dans un numéro de la revue Hommes et migrations de 2000.
Son ouvrage est disponible aux éditions LA Découverte.
La négritude après Senghor
Télécharger ce document en forme de brève anthologie qui avec David DIOP, Maryse CONDE, Raphaël CONFIANT ou Patrick CHAMOISEAU réécrit le spages d'une nouvelle Négritude, qui se transforme peu en à peu en "Créolité".
Pour comprendre la spécificité de la créolité, concept sociopoliticophilosophique défini par les auteurs créoles eux-mêmes, on peut écouter Chamoiseau en parler lui-même:
La négritude côté US
Voici l'incipit du roman Invisible man (Ralph Ellison, 1952, US)
I am an invisible man. No, I am not a spook like those who haunted Edgar Allan Poe; nor am I one of your Hollywood-movie ectoplasms. I am a man of substance, of flesh and bone, fiber and liquids -- and I might even be said to possess a mind. I am invisible, understand, simply because people refuse to see me. Like the bodiless heads you see sometimes in circus sideshows, it is as though I have been surrounded by mirrors of hard, distorting glass. When they approach me they see only my surroundings, themselves, or figments of their imagination -- indeed, everything and anything except me. Nor is my invisibility exactly a matter of a bio-chemical accident to my epidermis. That invisibility to which I refer occurs because of a peculiar disposition of the eyes of those with whom I come in contact. A matter of the construction of their inner eyes, those eyes with which they look through their physical eyes upon reality. I am not complaining, nor am I protesting either. It is sometimes advantageous to be unseen, although it is most often rather wearing on the nerves. Then too, you're constantly being bumped against by those of poor vision. Or again, you often doubt if you really exist. You wonder whether you aren't simply a phantom in other people's minds. Say, a figure in a nightmare which the sleeper tries with all his strength to destroy. It's when you feel like this that, out of resentment, you begin to bump people back. And, let me confess, you feel that way most of the time. You ache with the need to convince yourself that you do exist in the real world, that you're a part of all the sound and anguish, and you strike outwith your fists, you curse and you swear to make them recognize you. And, alas, it's seldom successful.
June Jordan (1936-2002), poétesse, activiste et universitaire américaine dans "Poem about my rights " (in Passion: new poems 1977-1980)
Even tonight and I need to take a walk and clear
my head about this poem about why I can’t
go out without changing my clothes my shoes
my body posture my gender identity my age
my status as a woman alone in the evening/
alone on the streets/alone not being the point/
the point being that I can’t do what I want
to do with my own body because I am the wrong
sex the wrong age the wrong skin and
suppose it was not here in the city but down on the beach/
or far into the woods and I wanted to go
there by myself thinking about God/or thinking
about children or thinking about the world/all of it
disclosed by the stars and the silence:
I could not go and I could not think and I could not
stay there
alone
as I need to be
alone because I can’t do what I want to do with my own
body and
who in the hell set things up
like this
and in France they say if the guy penetrates
but does not ejaculate then he did not rape me
and if after stabbing him if after screams if
after begging the bastard and if even after smashing
a hammer to his head if even after that if he
and his buddies fuck me after that
then I consented and there was
no rape because finally you understand finally
they fucked me over because I was wrong I was
wrong again to be me being me where I was/wrong
to be who I am
which is exactly like South Africa
penetrating into Namibia penetrating into
Angola and does that mean I mean how do you know if
Pretoria ejaculates what will the evidence look like the
proof of the monster jackboot ejaculation on Blackland
and if
after Namibia and if after Angola and if after Zimbabwe
and if after all of my kinsmen and women resist even to
self-immolation of the villages and if after that
we lose nevertheless what will the big boys say will they
claim my consent:
Do You Follow Me: We are the wrong people of
the wrong skin on the wrong continent and what
in the hell is everybody being reasonable about
and according to the Times this week
back in 1966 the C.I.A. decided that they had this problem
and the problem was a man named Nkrumah so they
killed him and before that it was Patrice Lumumba
and before that it was my father on the campus
of my Ivy League school and my father afraid
to walk into the cafeteria because he said he
was wrong the wrong age the wrong skin the wrong
gender identity and he was paying my tuition and
before that
it was my father saying I was wrong saying that
I should have been a boy because he wanted one/a
boy and that I should have been lighter skinned and
that I should have had straighter hair and that
I should not be so boy crazy but instead I should
just be one/a boy and before that
it was my mother pleading plastic surgery for
my nose and braces for my teeth and telling me
to let the books loose to let them loose in other
words
I am very familiar with the problems of the C.I.A.
and the problems of South Africa and the problems
of Exxon Corporation and the problems of white
America in general and the problems of the teachers
and the preachers and the F.B.I. and the social
workers and my particular Mom and Dad/I am very
familiar with the problems because the problems
turn out to be
me
I am the history of rape
I am the history of the rejection of who I am
I am the history of the terrorized incarceration of
myself
I am the history of battery assault and limitless
armies against whatever I want to do with my mind
and my body and my soul and
whether it’s about walking out at night
or whether it’s about the love that I feel or
whether it’s about the sanctity of my vagina or
the sanctity of my national boundaries
or the sanctity of my leaders or the sanctity
of each and every desire
that I know from my personal and idiosyncratic
and indisputably single and singular heart
I have been raped
be-
cause I have been wrong the wrong sex the wrong age
the wrong skin the wrong nose the wrong hair the
wrong need the wrong dream the wrong geographic
the wrong sartorial I
I have been the meaning of rape
I have been the problem everyone seeks to
eliminate by forced
penetration with or without the evidence of slime and/
but let this be unmistakable this poem
is not consent I do not consent
to my mother to my father to the teachers to
the F.B.I. to South Africa to Bedford-Stuy
to Park Avenue to American Airlines to the hardon
idlers on the corners to the sneaky creeps in
cars
I am not wrong: Wrong is not my name
My name is my own my own my own
and I can’t tell you who the hell set things up like this
but I can tell you that from now on my resistance
my simple and daily and nightly self-determination
may very well cost you your life
Poète, essayiste & critique de jazz, figure majeure de divers mouvements protestataires : LeRoy Jones/Amiri BARAKA (1934-2014)
"Notes for a speech" (in Preface to a twenty volume suicide note, 1961)
African blues does not know me. Their steps, in sands of their own land. A country in black & white, newspapers blown down pavements of the world. Does not feel what I am. Strength in the dream, an oblique suckling of nerve, the wind throws up sand, eyes are something locked in hate, of hate, of hate, to walk abroad, they conduct their deaths apart from my own. Those heads, I call my "people." (And who are they. People. To concern myself, ugly man. Who you, to concern the white flat stomachs of maidens, inside houses dying. Black. Peeled moon light on my fingers move under her clothes. Where is her husband. Black words throw up sand to eyes, fingers of their private dead. Whose soul, eyes, in sand. My color is not theirs. Lighter, white man talk. They shy away. My own dead souls, my, so called people. Africa is a foreign place. You are as any other sad man here american.
Enfin, à noter que James BALDWIN, l'enfant de Harlem a fait l'objet tout récemment (février 2014) d'une soirée spéciale à l'Odéon, relayée par France Inter qui propose le podcast de la soirée.
A titre personnel, confidence pour confidence, celui que j'ai le plus de plaisir, d'émotion à lire est Melvin B.Tolson, un autre poète des années 40 qui repense en permanence la tension pour ne pas dire le conflit cuturel entre l'homme qu'il est (un afroaméricain lettré) , l'homme dont il est issu (l' esclave venu d'Afrique, dont il ne cesse de revivre l'exil) et l'homme que l'Amérique des années 40 voudrait qu'il soit (un noir autant dire, un "invisible" comme le dit Ellison).
LENI RIEFENSTAHL chez les Noubas du Soudan
Une vision bien différente du noir, plus pris comme un corps (rituel, traditionnel) que comme un individu à portée universelle.
et aussi
Voici la comparaison de deux démarches, celles de JEAN ROUCH, celle de LENI RIEFENSTAHL ici, sous forme de pdf tabulé et synthétique.
Texte complémentaire n°3: David DIOP
Un poème datant de 1962, d'un" élève" de SENGHOR
Télécharger le poème "Afrique mon Afrique"
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